Le Chemin de fer Canadien Pacifique a vu le jour pour unir physiquement les régions du Canada et les Canadiens, d’un océan à l’autre. Nous sommes très fiers de notre passé et envisageons l’avenir avec le même courage, la même ambition et la même innovation qui ont donné naissance au chemin de fer.
Parcourez les fils du temps pour découvrir comment le chemin de fer a fait partie intégrante de l’établissement du Canada. Vous y trouverez des faits intéressants et de célèbres photos qui donnent vie au fier héritage de notre chemin de fer.
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Le Chemin de fer Canadien Pacifique (CFCP) a vu le jour pour unir physiquement les régions du Canada et les Canadiens, d’un océan à l’autre. La confédération du Canada, le 1er juillet 1867, a réuni quatre provinces de l’Est pour former un nouveau pays. Cet accord reposait sur la promesse de relier la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick aux deux provinces du centre du Canada, le Québec et l’Ontario, par chemin de fer. En 1870, le Manitoba s’est joint à la confédération. Sur la côte ouest, la Colombie-Britannique a enfin décidé de se joindre à la nouvelle confédération en 1871, mais seulement avec la promesse de la construction d’un chemin de fer transcontinental dans les 10 années à venir pour physiquement relier l’est et l’ouest du Canada.
Les premières années de construction du chemin de fer ont été controversées, au point de renverser le gouvernement conservateur de John A. Macdonald en 1873 et de forcer la tenue d’élections. Lorsque Macdonald a été réélu en 1878, ce vaste projet accusait de graves retards, à un point tel qu’il risquait d’aboutir à une impasse.
Le 21 octobre 1880, un groupe d’hommes d’affaires canadiens de souche écossaise a enfin mis enfin sur pied un consortium viable pour la construction d’un chemin de fer transcontinental.
Le Chemin de fer Canadien Pacifique a été constitué le 16 février 1881. George Stephen en a été le premier président.
La saison de construction de 1881 a été un fiasco, qui s’est soldé par le congédiement de l’ingénieur-chef et du surintendant général à la fin de l’année, alors que seulement 211 km (131 milles) de voie avaient été construits. Des membres du syndicat et son directeur, James Jerome Hill, ont alors recommandé que l’on confie la tâche à William Van Horne. On a donc offert donc un généreux salaire à M. Van Horne, étoile émergente aux États-Unis, pour qu’il devienne directeur général du CFCP et qu’il supervise la construction du chemin de fer transcontinental à travers les Prairies et les Rocheuses.
Sir William Van Horne. Réf. : NS5661
Sir William Cornelius Van Horne (1843-1915) doit sa célébrité à sa supervision de la construction du CFCP, ce qui a été en soi une grande réalisation. Ce n’est toutefois que l’une des façons dont M. Van Horne a marqué le chemin de fer et le Canada. En 1884, M. Van Horne est devenu l’un des premiers vice-présidents du CFCP. Quatre ans plus tard, il a été nommé président du CFCP, poste qu’il a occupé jusqu’à sa retraite en 1899. Cette année-là, M. Van Horne a été nommé président du conseil d’administration du CFCP, fonction qu’il a occupée jusqu’à sa démission, en 1910.
Il y a eu éventuellement des travaux de construction sur plusieurs fronts : depuis l’est, à North Bay, à divers endroits sur la rive nord du lac Supérieur approvisionnés par bateau, et vers l’ouest à partir de Winnipeg. La construction par le gouvernement s’est poursuivie, de Port Moody à Kamloops Lake, et de Winnipeg à Lake Superior, aujourd’hui Thunder Bay.
Près de Kenora (Ontario), 1881-1882. Réf. : NS2365
À l’hiver 1881-1882, une équipe de construction achève un chevalet près de Rat Portage, près de Kenora, en Ontario. À l’époque, le gouvernement du Canada était responsable de la construction du chemin de fer transcontinental sur le terrain accidenté entre la tête des Grands Lacs et Winnipeg, au Manitoba.
Heron Bay (Ontario), 1885. Réf. : NS14886
Un chevalet en poteaux temporaire mesurant quatre-vingts pieds de haut et six cents pieds de long franchit la rivière Pic, à l’est de Heron Bay dans le nord de l’Ontario, en 1885. Le Bouclier canadien comprend de nombreuses rivières importantes à franchir. Plutôt qu’attendre la conception et la construction en acier de chaque pont, on érigeait des ponts temporaires comme celui-ci. Ainsi, le chemin de fer a pu continuer à transporter des matériaux et des travailleurs pour les travaux de construction.
Comme les Prairies sont relativement plates et ne comportent pas de granite ni de roche dure à dynamiter, on a fréquemment fracassé des records pour le nombre de milles achevés par jour durant la construction.
Grâce aux longues journées d’été et au temps sec, une équipe de pose des rails chevronnée pouvait poser jusqu’à cinq milles de voie par jour. La quantité de matériaux et de main-d’œuvre nécessaire pour construire un mille de voie n’était pas négligeable – 2 800 traverses par mille de voie, toutes transférées sur des épaules d’hommes, de wagons plats à des charrues qui attendaient pour les transporter à la tête de la ligne. Les équipes de pose des rails comprenaient beaucoup d’immigrants venus d’Europe. Souvent, jusqu’à 200 hommes travaillaient ensemble pour faire avancer la voie.
Winnipeg (Manitoba), 1877. Réf. : NS17756
Le premier matériel roulant ferroviaire à atteindre les Prairies canadiennes est arrivé à Winnipeg le 9 octobre 1877 au terme d’un trajet de 226 milles en barge sur la rivière Rouge depuis Fargo, au Dakota du Nord. Acquis par Joseph Whitehead, l’entrepreneur fournissant des services au gouvernement qui était responsable de la construction de la voie ferrée du CFCP entre Emerson et Saint-Boniface, l’envoi comprenait la locomotive « CPR » no 1, qui allait bientôt être rebaptisée « Countess of Dufferin ».
Gull Lake (Saskatchewan), vers les années 1890. Réf. : NS17161
Pendant des siècles, les bisons, qui vivaient en troupeaux abondants, ont été une source de nourriture, d’abris et de vêtements pour les peuples des Premières Nations des Plaines. Avec l’achèvement de la voie ferrée et la forte augmentation du nombre de colons qui en a suivi, la chasse au bison a pris une ampleur telle qu’elle a presque mené à l’extinction de l’espèce. Pendant un certain temps à la fin du XIXe siècle, les membres des Premières Nations et les Métis ont amassé les os de bison à des endroits comme Gull Lake (Saskatchewan), qu’ils ont ensuite vendus à la tonne pour expédition aux centres manufacturiers dans l’Est pour servir à la préparation d’engrais phosphatés.
La meilleure façon de prouver qu’il y aurait un chemin de fer en Colombie-Britannique était de commencer à poser des voies. En 1879, le gouvernement canadien a embauché Andrew Onderdonk, un entrepreneur américain, pour commencer la construction. Au cours des sept années suivantes, 15 000 hommes, y compris bon nombre d’ouvriers chinois, ont construit 545 km de voie, de Port Moody à Craigellachie, au col Eagle, où on a fini par manquer de rails.
Ces dangereux travaux devaient franchir un relief parmi les plus difficiles dans le canyon du fleuve Fraser. De nombreux ouvriers ont perdu la vie durant la construction de cette section du chemin de fer transcontinental, mais les voies posées par ces hommes ont montré aux Britanno-Colombiens que le chemin de fer s’en venait. Le Canada avait tenu promesse, et la Colombie-Britannique a décidé de demeurer dans la confédération.
Andrew Onderdonk, vers 1880.
L’Américain Andrew Onderdonk (1848-1905), ingénieur et entrepreneur en construction, a travaillé à plusieurs projets dans l’Ouest, y compris celui de la digue à San Francisco et celui du CFCP.
Après ses travaux pour le CFCP, Onderdonk a décroché d’autres contrats de construction de chemins de fer et de canaux aux États-Unis et dans l’est du Canada. En 1895, le gouvernement du Canada lui a octroyéun contrat pour construire des sections de la voie navigable Trent-Severn, en Ontario.
Image gracieuseté du Service des archives de la Ville de Vancouver, collection Major Mathews, article no Port P587.02
Rivière Thompson (Colombie-Britannique), vers les années 1880. Réf. : NS8565
En 1882, l’entrepreneur du CFCP, Andrew Onderdonk, a fait construire le vapeur à roue arrière Skuzzy pour livrer des matériaux de construction à la tête de la voie ferrée, le long du fleuve Fraser, en Colombie-Britannique.
Le 27 mai 2005, le Chemin de fer Canadien Pacifique a donné au point d’échange à Kamloops (Colombie-Britannique) le nom d’un ouvrier chinois du rail, Cheng Ging Butt, en hommage aux nombreux travailleurs chinois qui ont peiné ou même sacrifié leur vie pour construire le tronçon du CFCP de Port Moody à Craigellachie, en Colombie-Britannique. Leur apport a été en grande partie passé sous silence pendant longtemps.
Il y a quinze ans, le CFCP, de concert avec la communauté chinoise, a érigé à Toronto un monument à leur mémoire. Plus récemment, la Monnaie royale canadienne a frappé un ensemble de deux pièces commémorant le 120e anniversaire de l’achèvement du CFCP et rendant hommage au rôle important qu’y ont joué les ouvriers chinois. En 2005, le CFCP, construisant de nouveau des voies pour s’étendre dans l’ouest, en a profité pour rendre hommage aux ouvriers chinois des années 1880, en dédiant le point d’échange Cheng à leur mémoire.
Keefers (Colombie-Britannique). Réf. : A1724
Afin d’avoir des quantités suffisantes de gravier et de sable pour construire et réparer la voie, le CFCP a établi plusieurs ballastières le long de la voie. Cette ballastière se trouvait le long du fleuve Fraser près de Keefers, en Colombie-Britannique.
En 1882, alors que M. Van Horne était responsable de la construction, des équipes ont posé 673 km de voie. À la fin de 1883, le chemin de fer avait atteint les Rocheuses, huit kilomètres (cinq milles) à peine à l’est du col Kicking Horse.
Les saisons de construction de 1884 et de 1885 se sont déroulées dans les montagnes de la Colombie-Britannique. Sans matériaux ni machinerie moderne, la construction du chemin de fer à travers les Rocheuses et la chaîne Selkirk constituait une tâche considérable.
Field (Colombie-Britannique). Réf. : A4200
Une locomotive de pousse attend sur une voie de sécurité non loin du pied du mont Stephen, près de Field, en Colombie-Britannique. Les voies de sécurité étaient une précaution nécessaire contre les trains partis à la dérive qui descendaient la forte pente de 4,5 %, surnommée « Big Hill », sur la voie principale.
Moberly House (Colombie-Britannique), 1884. Réf. : NS1341
Une équipe chargée de travaux préliminaires de génie pose devant Moberly House, dans la vallée du fleuve Columbia, en Colombie-Britannique, à l’automne de 1884. Elle s’employait à combler l’écart de 233 milles dans la voie principale du CFCP entre Stephen et Savona, en Colombie-Britannique.
Durant les années 1870, alors que l’on planifiait le CFCP, on privilégiait le col Yellowhead, près de Jasper, en direction nord, pour traverser les Rocheuses. En 1881, le projet de construction du chemin de fer a été confié à une entreprise privée. Le tracé a alors été changé pour passer par le col Kicking Horse, à l’ouest du lac Louise. Pendant que le chemin de fer traversait les prairies, la compagnie devait trouver un col pour franchir la chaîne Selkirk, toujours inexplorée, sans quoi il faudrait la contourner, ce qui augmenterait considérablement les coûts et la durée de déplacement. En avril 1881, la compagnie de chemin de fer a embauché le major A. B. Rogers pour qu’il découvre ce col. Il a mis deux ans à trouver un col que le chemin de fer pourrait emprunter – l’endroit porte le nom de col Rogers en son honneur. On lui a également remis un chèque de 5 000 $ et une montre en or.
Le col Rogers est réputé pour son accumulation de neige, qui atteint près de 10 mètres par année. Étant donné les fortes pentes des montagnes, les avalanches sont nombreuses en hiver. En tout, 31 paravalanches d’une longueur totale d’environ 6,5 km ont été construits pour protéger la voie contre les avalanches.
Col Rogers (Colombie-Britannique), 1885. Réf. : NS4742
En 1885, la gare du col Rogers se trouvait à un mille à l’est du sommet du col Rogers, en Colombie-Britannique. On aperçoit des hommes attroupés derrière le fourgon de queue du chef de train devenu « voiture-paie ». Les abris à fausse façade offraient de tout aux ouvriers, allant de cigares à des services de buanderie.
Illecillewaet (Colombie-Britannique), 1886. Réf. : A17566
Bien avant les règles de sécurité qui imposeraient un jour le port de casques de protection, de chaussures à bout d’acier et de lunettes de sécurité, l’équipe d’un train Pacific Express faisant route vers l’ouest pose fièrement sur les « Loops », durant la première traversée de la rivière Illecillewaet, en Colombie-Britannique.
Field (Colombie-Britannique), vers 1886. Réf. : A18885
Situé sur la voie principale du CFCP à l’entrée ouest du col Rogers, Glacier House a été le plus populaire de trois petits hôtels construits en montagne par la Compagnie en 1886 à Field, Glacier et North Bend, en Colombie-Britannique. Les voyageurs pouvaient y manger un repas ou y faire escale pour admirer le paysage.
Le 7 novembre 1885, les voies de l’est et de l’ouest du CFCP se sont rejointes à Craigellachie, en Colombie-Britannique, où Donald A. Smith a posé le dernier crampon.
Les coûts de construction menèrent presque le consortium à la faillite. Or, à peine trois ans après le départ du premier train transcontinental de Montréal et de Toronto pour Port Moody, le 28 juin 1886, le chemin de fer était de nouveau rentable, et le CFCP a recommencé à verser des dividendes.
Craigellachie (Colombie-Britannique), 1885. Réf. : NS1960
Le 7 novembre 1885, un groupe de représentants et d’employés du Canadien Pacifique s’est réuni au col Eagle, en Colombie-Britannique, pour assister à l’un des moments les plus importants de l’histoire du Canada. À 9 h 22, heure du Pacifique, Donald A. Smith, membre du consortium du CFCP et plus tard nommé Lord Strathcona and Mount Royal, a posé le dernier crampon en fer de la voie principale du Chemin de fer Canadien Pacifique pour relier l’est du Canada à la côte Pacifique. Parmi les éminentes personnalités présentes lors de ce jour historique : Frank Brothers, contremaître de construction; W. C. Van Horne, vice-président; Sandford Fleming, directeur; Henry J. Cambie, ingénieur-superviseur; James Ross, chef de la construction, et le major Rogers, ingénieur.
Port Arthur (Ontario), 1886. Réf. : NS12756
Le premier train de voyageurs transcontinental, décoré de drapeaux, de banderoles et de branches, arrive de Montréal à Port Arthur, aujourd’hui Thunder Bay, en Ontario. Quatre jours plus tard, ce train est passé à l’histoire à son arrivée à Port Moody, en Colombie-Britannique, le 4 juil 1886.
Port Moody (Colombie-Britannique), 1886. Réf. : NS19991
À midi, le 4 juillet 1886, le premier train de voyageurs régulier à traverser le Canada sur la voie récemment achevée du CFCP, est arrivé exactement à l’heure à Port Moody, en Colombie-Britannique, le terminus le plus à l’ouest de la Compagnie. Ce voyage mémorable avait commencé 139 heures plus tôt à Montréal avec le départ vers l’ouest du train « Pacific Express ».
Canyon de la rivière Beaver (Colombie-Britannique), vers les années 1890. Réf. : A11370
Dès l’achèvement de la voie ferrée, des équipes d’entretien de la voie, comme celle-ci photographiée au canyon de la rivière Beaver, en Colombie-Britannique au cours des années 1890, ont joué un rôle essentiel pour entretenir la voie en bon état d’utilisation.
En 1886, le CFCP avait déjà construit quelques petits hôtels pour accueillir les voyageurs et surtout offrir des repas aux passagers des trains des Rocheuses aux endroits où les pentes étaient trop abruptes pour les lourdes voitures-restaurants. Ces établissements sont devenus des haltes naturelles pour les voyageurs fatigués et en mal d’une bonne nuit de sommeil.
tourisme et loisirs
Près du col de Rogers (C.-B.) en 1887. Réf. A11357
Situé sur la voie principale du CFCP, à l’entrée ouest du col de Rogers, Glacier House était le plus populaire des trois petits hôtels à flanc de montagne bâtis par le CFCP en 1886 à Field, à Glacier et à North Bend (C.-B.) afin d’offrir des repas aux passagers de ses trains ainsi que des chambres à ceux et celles qui décidaient de prendre une pause pour admirer le paysage. Sis à proximité de la base du glacier Illecillewaet, l’hôtel est devenu une des escales préférées des touristes et des grimpeurs impatients d’explorer le glacier et de vaincre les sommets des environs.
Glacier House (C.-B.). Réf. A8183
Niché à la base du grand glacier Illecillewaet et entouré des hautes montagnes Selkirk, l’hôtel Glacier House a ouvert ses portes peu après l’achèvement de la voie ferrée transcontinentale dans cette région, en 1886. Il est vite devenu le quartier général des amateurs d’escalade dans le nouveau Parc national des glaciers et a été le point de départ de la première expédition d’alpinisme enregistrée au Canada, en 1888. Sur cette photo, au début des années 1900, l’hôtel, à l’apogée de sa popularité, était passé de 6 à 90 chambres et offrait même des tables de billard et une salle de quilles. Toutefois, le déménagement de la voie ferrée dans le tunnel Connaught en 1916, le succès croissant des hôtels de la Compagnie à Banff et à Lake Louise, ainsi que le retrait graduel du majestueux glacier, ont fait chuter cette popularité et l’hôtel Glacier House a tiré sa révérence à la fin de la saison 1925.
Le président du CFCP, William Van Horne, avait envisagé un ensemble de grands hôtels partout au Canada pour attirer les visiteurs étrangers bien nantis vers son chemin de fer. Le CFCP a commencé à faire la promotion des magnifiques chaînes de montagnes et paysages que traversait son réseau et en a fait des destinations touristiques en construisant ses propres hôtels.
L’hôtel Banff Springs a ouvert ses portes en 1888, sur un terrain choisi par M. Van Horne. Il a rapidement gagné la faveur des touristes fortunés en raison des paysages extraordinaires et de l’accès rapide à des montagnes et lacs peu explorés dans les Rocheuses. Le Château Lake Louise a connu le même succès à son ouverture en 1890. Le CFCP exploitait aussi quelques auberges et bungalows dans des endroits plus isolés afin d’offrir aux touristes d’autres activités de loisirs dans des milieux sauvages.
Banff (Alberta) vers 1911. Réf. A32207
L’hôtel Banff Springs vu des versants du mont Sulphur. Le bâtiment de style seigneurial écossais a été conçu par l’architecte américain Bruce Price et construit entre le printemps de 1887 et le printemps de 1888. Il a été agrandi en 1902, 1911, 1914, 1926 et 1928 en raison de la forte croissance du tourisme.
La structure, érigée en 1888, a coûté 250 000 $ et à cause d’une erreur du constructeur, l’hôtel tournait le dos aux paysages montagneux.
Banff (Alberta) en 1929. Réf. A32210
En 1906, les plans de la rénovation complète de l’hôtel Banff Springs étaient sur papier et prévoyaient le remplacement d’une grande partie de la structure originale. Walter Painter, l’architecte en chef du CFCP à cette époque, a conçu une tour centrale de 11 étages en béton et en pierre flanquée de deux ailes. Il a corrigé l’erreur du constructeur initial et orienté le bâtiment vers la vue spectaculaire. La « tour Painter » a été achevée en 1914, un investissement de 2 millions de dollars. Avec ses 300 chambres, elle devenait le plus haut bâtiment du Canada. La construction des nouvelles ailes a été retardée par la Première Guerre mondiale.
L’hôtel a été l’objet d’autres rénovations, d’après les plans de l’architecte J. W. Orrock qui, tout en conservant le style choisi par M. Painter, a largement agrandi la tour, a modifié la ligne de toit et a ajouté un imposant agrandissement. En 1926, durant les travaux de construction des nouvelles ailes, un incendie a détruit le reste du bâtiment original dessiné par M. Price. Les deux nouvelles ailes ont accueilli leurs premiers invités en 1928.
En 1883, trois employés du CFCP ont découvert des sources thermales sur le mont Sulphur, à proximité de ce qui s’appelle aujourd’hui Banff. Deux ans plus tard, en 1885, en raison des réclamations contradictoires sur la propriété des sources et des pressions exercées par le CFCP, le premier ministre John A. Macdonald a créé une petite réserve de 26 km2 autour de ces sources, à Cave and Basin, qui est devenu le parc des sources thermales Upper Hot Springs de Banff.
Le gouvernement canadien et le CFCP ont alors entrepris le développement touristique des sources thermales afin d’augmenter l’achalandage sur le réseau du CFCP et de garantir la rentabilité du chemin de fer.
Avec l’Acte du Parc des Montagnes Rocheuses, adopté le 23 juin 1887, la réserve a été agrandie pour englober un territoire de 674 km2 et officiellement appelée parc national des Montagnes Rocheuses. C’était le premier parc national du Canada.
Lac Emerald (Colombie-Britannique) en 1906. Réf. NS7858
Le guide canadien Tom Wilson a été le premier non-autochtone à découvrir le lac Emerald. Il a fait cette découverte par accident, en 1882, alors qu’il travaillait avec une équipe d’arpentage pour le CFCP. Il était dans la vallée pour chercher un de ses groupes de chevaux attelés en fil qui s’était enfui. Il a choisi le nom lac Emerald en raison de la couleur vert émeraude de ses eaux, qui vient de la présence de poudre de carbonate de chaux.
Lake Louise (Alberta) en 1926. Réf. NS17078
Ouverte en 1926, la piscine du Château Lake Louise était à cette époque la deuxième plus grande piscine du Canada. L’eau était puisée dans le lac Agnes, tout près, et maintenue à une température confortable de 25 degrés Celsius par le système de chauffage de l’hôtel.
Lake Louise (Alberta) en 1914. Réf. NS1498
Un groupe de touristes part du Château Lake Louise pour une randonnée à cheval dans les sentiers avoisinants.
À son ouverture en 1890, le Château Lake Louise était une structure en bois rond d’un seul étage. Il a été agrandi en 1893, 1900, 1906, 1911, 1913 et 1924 et reconstruit en 1925.
Entre 1890 et 1950, le CFCP a continué à élargir son réseau d’hôtels de luxe partout au pays en construisant des centres de villégiature urbains et ruraux. Les hôtels urbains étaient bâtis près de la gare principale de certaines villes et destinés à l’élite des passagers des trains du CFCP.
Ces hôtels accueillaient des gens d’affaires et des touristes, ainsi que des passagers qui avaient besoin d’une chambre pour la nuit en attendant leur correspondance. Les hôtels ruraux étaient construits dans des endroits desservis par le CFCP qui, par leurs paysages uniques, pouvaient être annoncés comme des destinations touristiques pour les personnes qui voyageaient par train.
Même si leur architecture différait, ces hôtels avaient en commun des éléments principaux comme des ouvrages de maçonnerie en granite et des toits en cuivre. Bon nombre de ces bâtiments ressemblaient à des châteaux européens.
Vancouver (Colombie-Britannique) vers 1890. Réf. A11535
Le premier hôtel du Canadien Pacifique à Vancouver se trouvait sur le coin sud-est des rues Granville et Georgia et dominait un terrain marécageux qui allait devenir le CPR Park, avec de belles pelouses, des terrains de tennis et un kiosque à musique. Conçu par Thomas Sorby, l’architecte des premiers hôtels de la Compagnie à Glacier, Field et North Bend (C.-B.), l’hôtel Vancouver a officiellement ouvert ses portes au printemps de 1888 et, malgré son extérieur modeste, est vite devenu une fierté pour cette jeune ville de la côte ouest. Situé à proximité de la voie ferroviaire transcontinentale du Canadien Pacifique et des services de navires à vapeur transpacifique, l’hôtel a prospéré. En 1893, le premier de nombreux agrandissements a amorcé la transformation de la structure originale en un élégant hôtel de 600 chambres. Au terme des travaux en 1917, l’établissement a été classé parmi les meilleurs hôtels en Amérique du Nord par la presse.
Québec (Québec) en 1901. Réf. A4989
Le Château Frontenac (Québec), au début du siècle. Ouvert en 1893, cet hôtel est toujours l’ouvrage le plus connu et distinctif de la silhouette de la ville de Québec. Son esplanade avant, la terrasse Dufferin, s’ouvre sur le fleuve Saint-Laurent et est très fréquentée par les touristes. Plus bas se trouvent les rues étroites et sinueuses du Vieux Québec, qui datent de la fondation de la ville par Samuel de Champlain au début des années 1600.
Montréal (Québec) en 1902. Réf. A12737
À Montréal, le CFCP a construit l’hôtel de la place Viger en 1898, une rue au nord de son ancienne gare de voyageurs Dalhousie. C’est de cette gare qu’était parti, 12 ans plus tôt, le premier train transcontinental du CFCP à destination de la côte du Pacifique. Le rez-de-chaussée du nouvel hôtel servait aussi de gare pour les trains du CFCP à destination de Québec et des Laurentides, une région touristique au nord de Montréal. Après de nombreuses années de prospérité, la popularité de cet hôtel s’est effritée lorsque le quartier des affaires de la ville s’est déplacé vers l’ouest. L’hôtel a fermé ses portes en 1935. Pour une courte période à la suite de la Deuxième Guerre mondiale, il a toutefois servi de logement temporaire pour des femmes britanniques qui avaient épousé des soldats canadiens. La gare de la place Viger est demeurée en service jusqu’en 1951, année où le bâtiment a été vendu à la ville de Montréal et annexé à l’hôtel de ville.
Sicamous (Colombie-Britannique) vers 1925. Réf. A8195
L’hôtel Sicamous du Canadien Pacifique bordait le magnifique lac Shuswap en Colombie-Britannique. Il se trouvait à 45 milles à l’ouest de Revelstoke, à la jonction de la voie principale intercontinentale de la Compagnie et d’un embranchement vers le sud (en direction de Vernon), tout près du port des navires à vapeur du CFCP dans la vallée de l’Okanagan. Bâti en 1898 sur une étroite bande de terrain entre les voies et la rive du lac, le bâtiment était à la fois un hôtel et une gare. Il accueillait non seulement des voyageurs de passage entre deux trains, mais aussi des vacanciers et des pêcheurs auxquels le CFCP fournissait des bateaux à rames, des chaloupes à moteur et même une maison flottante. En 1910, l’hôtel a été coiffé d’un troisième étage qui doublait le nombre de chambres. L’hôtel Sicamous a loué des chambres jusqu’en 1956 et la gare, qui occupait une partie du rez-de-chaussée, est demeurée en service huit ans de plus. Le bâtiment a été démoli peu après la fermeture de la gare.
Victoria (Colombie-Britannique) en 1925. Réf. A8658
L’hôtel Empress a été inauguré à Victoria, en Colombie-Britannique, le 20 janvier 1908.
L’intérieur du Crystal Garden à Victoria (C.-B.). Ouvertes au public, la piscine à l’eau salée et la serre-jardin d’hiver ont été aménagées par le CFCP en 1925.
Toronto (Ontario) en 1928. Réf. A8861
L’hôtel Royal York, ouvert le 11 juin 1929, a déjà été le plus grand hôtel de l’Empire britannique et l’un des établissements les plus luxueux sur le continent.
Sur cette photo du chantier du Royal York à Toronto, la structure en acier est achevée et la construction des murs extérieurs en pierres calcaires progresse.
La notoriété de la grande beauté des paysages naturels canadiens s’est accrue alors que de riches gens d’affaires, des hauts fonctionnaires et des touristes bien nantis traversaient le Canada sur le nouveau réseau du CFCP, souvent en route vers l’Asie.
Le CFCP a tiré parti de cette occasion avec ses hôtels, mais aussi avec des services haut de gamme à bord de ses trains.
Les hôtels du CFCP offraient tout un éventail d’activités à leurs clients. La natation, la voile, le golf, la chasse, la pêche, le canot et la randonnée pédestre étaient populaires l’été. L’hiver, les visiteurs pouvaient notamment patiner, glisser et skier.
Vallée Yoho (Colombie-Britannique) vers 1938. Réf. M1317
Lorsque cette photo a été prise, Dan McCowan (en haut) était le secrétaire de la zone ouest des Sky Line Trail Hikers of the Canadian Rockies. Un groupe de randonneurs s’arrête pour admirer le paysage à partir du point d’observation « The Lookout » dans la vallée Yoho.
Dans les années 1890, le CFCP a lancé un programme de mise en marché intensive qui présentait les Rocheuses comme les Alpes canadiennes inexplorées. En 1899, il a embauché des guides d’alpinisme professionnels de la Suisse pour assurer la sécurité de la clientèle et renforcer la comparaison entre les Rocheuses et les Alpes. Ces guides travaillaient principalement dans les régions de Glacier (près du col de Rogers), de Field et de Lake Louise, mais ont aussi exploré les montagnes de la grande région de Jasper en plus d’y diriger des expéditions.
Entre 1899 et 1955, les guides suisses ont établi un record avec plus de 170 premières ascensions sans décès dans les Rocheuses.
Lac Moraine (Alberta) en 1926. Réf. NS85
Première ascension de la grimpeuse accomplie, Georgia Englehard, en 1926, à Pinnacle Peak, qui domine le lac Moraine. Elle est accompagnée d’Edward Feuz, un guide du CFCP. Durant la seule saison de 1931, madame Englehard a effectué 38 ascensions, principalement dans le parc national Yoho et les montagnes Selkirk. Au cours de sa carrière, elle a gravi le mont Victoria 13 fois.
Près de Lake Louise (Alberta) en 1910. Réf. A10976
Un groupe de grimpeurs font l’ascension du mont Abbott sous le regard vigilant des guides suisses du Canadien Pacifique. La Compagnie a encouragé la croissance de l’alpinisme, à titre d’activité récréative et scientifique, avec l’embauche des guides en 1899 et l’aménagement de relais dans des endroits isolés des montagnes Rocheuses et Selkirk. Hermit Hut, surplombant le col de Rogers dans les montagnes Selkirk, a été le premier relais du genre au Canada.
Le CFCP a joué un rôle crucial dans la colonisation et le peuplement de l’Ouest canadien. Pour être rentable, le chemin de fer devait transporter des gens et des marchandises, mais l’Ouest était peu peuplé au moment de la construction des premières voies.
Dès 1881, le chemin de fer a participé aux efforts de colonisation agraire de l’ouest du pays et a activement recruté des immigrants et des colons en leur vendant des terres agricoles à prix réduit à même sa propriété de 25 millions d’acres.
immigration et colonisation
Le CFCP a fait paraître des publicités dans les journaux européens pour inviter les gens à venir s’établir sur les terres agricoles fertiles des Prairies canadiennes. En 1909, le CFCP a investi davantage dans la promotion de l’immigration que le gouvernement canadien et a conclu des ententes avec différents gouvernements européens afin de faciliter le processus d’immigration.
Libau en Lettonie. Réf. A15403
Durant les années 1920, grâce à un prêt de 2 millions de dollars du CFCP, plus de 20 000 mennonites de langue allemande établis en Russie ont immigré dans les Prairies canadiennes. Ici, des immigrants se préparent à monter à bord du navire à vapeur CFCP Bruton à Libau sur la mer Baltique.
Liverpool (Grande-Bretagne) en 1923. Réf. A12293
En 1923, le premier groupe d’agriculteurs britanniques à destination des Prairies canadiennes attend de quitter Liverpool à bord du navire à vapeur Montclare du CFCP. Les saisons des récoltes annuelles attiraient des dizaines de milliers d’hommes de la Grande-Bretagne et d’autres pays d’Europe. Ils venaient prêter main-forte au moment des récoltes et un grand nombre d’entre eux se sont établis au Canada.
ers 1920. Réf. NS18393
Une famille à bord du navire à vapeur Montrose du CFCP au cours des années 1920. Les gouvernements canadien et britannique avaient alors convenu de réduire les tarifs des voyages transatlantiques afin d’encourager les familles, les adolescents et les domestiques britanniques à immigrer au Canada.
Regina (Sask.) vers 1920. Réf. NS22147
Au début des années 1920, des immigrantes sont rassemblées devant l’auberge Regina Women’s Hostel. La brochure du CFCP, Openings for British Women in Canada, offerte par l’intermédiaire du siège social de la Compagnie à Londres, décrivait les nombreux emplois offerts aux femmes ainsi que les conditions de vie au Canada.
Montréal (Québec) vers 1920. Réf. NS13729
Des immigrants britanniques souhaitant s’établir au Canada prennent la pose devant le tableau des départs et des arrivées à la gare Windsor du CFCP, à Montréal, au cours des années 1920. La Compagnie attirait des colons à des endroits centraux des îles Britanniques et les aidait à s’établir sur des fermes partout au Canada.
Grande-Bretagne vers 1920. Réf. A12344
Au cours des années 1920, des Hébridais fuyant la crise économique en Écosse attendent de monter à bord d’un navire à vapeur du CFCP. Le gouvernement britannique avait adopté l’Empire Settlement Act qui offrait des voyages subventionnés à destination du Canada.
Bassano (Alberta) en 1914. Réf. NS13230 (en haut) et A827 (en bas)
Image du haut : En 1914, un groupe de colons du Colorado arrivés à Bassano (Alberta) se prépare à prendre possession des fermes clés en main bâties par le CFCP dans la partie est de la zone irriguée. Les efforts de colonisation et les réalisations du CFCP, qui allaient bien au-delà de la vente de terres, demeurent inégalés chez les compagnies de chemin de terre détentrices de terres en Amérique du Nord.
Image du bas : Des colons devant la voiture Minneapolis, Saint Paul and Sault Ste Marie.
Les Prairies canadiennes dans les années 1890. Réf. NS1159
Des ouvriers agricoles devant un train pour la saison des récoltes annuelle.
Les fermiers de l’Ouest avaient besoin de travailleurs saisonniers pour récolter rapidement le blé. Le CFCP exploitait des trains pour la saison des récoltes annuelle, qui transportaient des hommes en bonne santé physique vers les fermes qui avaient besoin de main-d’œuvre. Dans les périodes de pointe, au cours des années 1920, ces trains ont transporté quelque 45 000 ouvriers agricoles pour favoriser la croissance de l’économie.
1885 à 1890. Réf. NS12968
En 1884, le CFCP a mis sur les rails des voitures-lits réservées aux colons. Bien que d’apparence austère, ces voitures étaient beaucoup plus confortables que les voitures-fauteuils courantes qu’utilisaient auparavant les immigrants qui se rendaient dans les Prairies. Offertes sans frais supplémentaires, les voitures réservées aux colons étaient équipées de couchettes supérieures et inférieures et d’un appareil de chauffage-cuisinière qui permettait aux occupants de préparer des repas chauds.
En 1884, afin de faciliter la vente de ses terres, le CFCP a établi 10 fermes expérimentales le long des voies ferrées dans les Prairies. Une voiture d’exposition remplie de produits récoltés sur ces fermes, preuves de la générosité des terres de Prairies, circulait dans les provinces plus à l’est, en Ontario et au Québec, pour attirer des colons potentiels.
Au cours des années 1920 et 1930, les fermes expérimentales du CFCP dans les Prairies ont joué un rôle important dans la création de nouvelles variétés de blé résistantes qui allaient connaître du succès dans le Nord-ouest.
Deux images de Strathmore (Alberta). Réf. GS25 (en haut) et GS2 (en bas)
GS25 (en haut) : Ferme expérimentale et de fournitures agricoles, à Strathmore, en Alberta.
Dans les années 1920 et 1930, les fermes expérimentales du CFCP dans les Prairies ont joué un rôle important dans la création de nouvelles variétés de blé résistantes qui allaient connaître du succès dans le Nord-ouest.
GS2 (en bas) : De nouveaux colons dans l’Ouest du Canada.
Réf. NS12974
La voiture d’exposition bilingue du CFCP a commencé à sillonner l’Ontario et le Québec en 1884 afin de promouvoir les nombreux avantages de l’immigration dans les grands espaces du Nord-ouest canadien. En plus des variétés de céréales et de légumes récoltés dans les Prairies, la voiture d’exposition présentait des échantillons de minerai, de cuivre et de fer provenant de la rivière Bow.
Indian Head (Sask.) en 1900. Réf. A11171
Les silos de collecte comme ceux d’Indian Head, en Saskatchewan, sont apparus dans les Prairies en 1979 et sont vite devenus un symbole des régions de production céréalière de l’Ouest canadien. Le nombre de silos a rapidement augmenté dans la région après la première grande récolte de 1887, alors que l’inefficacité des premiers systèmes d’entreposage et de transports a obligé les fermiers à placer leurs récoltes dans des sacs de jute de deux boisseaux sur des plateformes ferroviaires. Les piles de ces sacs cachaient parfois le bâtiment de la gare.
Un grand défi attendait le CFCP, puisque les colons ne connaissaient pas les méthodes d’agriculture appropriées aux Prairies canadiennes. En 1909, le CFCP a réglé ce problème en vendant des « fermes clés en main ».
Toutes ces fermes comprenaient une maison, une grange, un puits et une pompe. Les fermes de 65 à 130 hectares étaient clôturées et un tiers des terres étaient labourées et prêtes pour l’ensemencement. Elles étaient situées près des écoles, des églises et, bien sûr, du chemin de fer. Les immigrants devaient faire 10 paiements annuels égaux de 1 300 $ pour les petites fermes et de 2 500 $ pour les fermes plus grandes. Les premières communautés de fermes clés en main ont vu le jour dans le sud de l’Alberta. Entre 1909 et 1919, le CFCP a créé 762 fermes clés en main dans 24 communautés de 5 à 122 fermes.
Réf. A12028
Durant la première moitié du 20e siècle, le CFCP a mis en place un programme de fermes clés en main pour attirer les colons britanniques. Chaque ferme d’un quart de section ou d’une demi-section de mille carré était clôturée et un tiers des terres étaient labourées. Ces fermes étaient situées près des écoles, des églises et du chemin de fer.
Entre 1910 et 1920, le CFCP a effectué d’importants investissements dans des projets d’irrigation dans le sud de l’Alberta, notamment dans la construction du barrage de Bassano, de l’aqueduc de Brooks et d’environ 4 000 kilomètres de canaux et de fossés. Ces ouvrages dont le coût s’est élevé à plusieurs millions de dollars ont transformé 440 000 acres de terres semi-arides en terres agricoles de qualité. Ce projet a mené à la création d’un des plus grands systèmes d’irrigation sur le continent.
Bassano (Alberta) vers 1915. Réf. A2081
En 1914, environ un an avant la prise de cette photo du bureau de gestion des terres du CFCP à Bassano (Alberta), la Compagnie avait achevé un ambitieux projet pour irriguer une grande zone de terres semi-arides dans le sud-ouest de l’Alberta. Le projet comprenait un aqueduc de 3,2 kilomètres à Brooks, un énorme barrage sur la rivière Bow à Bassano et environ 4 000 kilomètres de canaux et de fossés. Grâce à l’irrigation, le sud-ouest de l’Alberta est devenu une meilleure terre d’accueil pour les immigrants.
effort de guerre
Dès le début de la guerre, le CFCP a mis l’ensemble des ressources de la Compagnie à la disposition de l’Empire britannique. Non seulement les voies et les trains de son chemin de fer, mais aussi ses navires, ses ateliers, ses hôtels, ses télégraphes et, surtout, ses employés.
La participation du CFCP à l’effort de guerre a consisté à assurer le transport et le cantonnement de troupes, à fabriquer et à fournir des armes et des munitions, ainsi qu’à gréer, à affréter et à vendre des navires.
Montréal (Québec), 1917. Réf. : NS5477
La première réunion du « comité spécial de guerre et de défense nationale » (Special Committee on War and National Defence), prédécesseur de l’Association des chemins de fer du Canada, a eu lieu dans la salle de réunion du conseil d’administration du CFCP à la gare Windsor, à Montréal, le 23 octobre 1917. De gauche à droite : H. G. Kelley, président, Grand Trunk Railway; D. B. Hanna, troisième vice-président, Canadian Northern Railway, au nom du président, Sir William Mackenzie; Lord Shaughnessy, président, CFCP; A. H. Smith, président, New York Central Railroad; E. W. Beatty, vice-président et avocat général, CFCP; W. M. Neal, CFCP, secrétaire du comité.
Cinquante-deux navires du CFCP ont été réquisitionnés durant la Première Guerre mondiale. Ensemble, ils ont transporté plus d’un million de soldats et de passagers et quatre millions de tonnes de marchandises. Vingt-sept d’entre eux sont sortis indemnes du conflit et ont été rendus au CFCP. Douze ont été coulés, la plupart par des sous-marins allemands, deux ont sombré à la suite d’accidents maritimes, et dix ont été vendus à l’amirauté britannique.
L’apport le plus précieux du CFCP a toutefois été ses employés au Canada et à l’étranger : 11 340 d’entre eux se sont engagés, 10 pour cent (1 116) ont péri – un taux catastrophique –, et près de 20 pour cent (2 105) ont été blessés. Deux d’entre eux ont reçu la convoitée Croix de Victoria, et 385 ont été décorés pour leur courage et pour leur service distingué.
Le CFCP a par ailleurs soutenu l’effort de guerre en fournissant argent et emplois. Il a consenti ou garanti aux Alliés des prêts totalisant 100 millions de dollars. Il a également embauché 6 000 personnes de plus pendant le conflit, leur procurant un emploi durant la guerre. Une fois la guerre terminée et les soldats de retour au pays, le CFCP a offert un emploi à un grand nombre d’entre eux : parmi les enrôlés qui travaillaient au CFCP, 7 573 ont réintégré leur emploi au chemin de fer. De plus, le CFCP a fourni des emplois à 13 112 autres soldats revenus des combats outre-mer.
1917. Réf. : NS3871
Intérieur d’une voiture-hôpital militaire du CFCP. Durant la Première Guerre mondiale, ces voitures ont servi à transporter des soldats blessés depuis les ports d’entrée vers des hôpitaux locaux partout au Canada. La voiture 2916 pouvait accueillir jusqu’à 14 patients dans des lits d’hôpital standards.
Balfour (Colombie-Britannique) vers 1912. A8207
Le CFCP a construit l’hôtel Kootenay Lake à Balfour, en Colombie-Britannique, en 1910 pour héberger en première classe les touristes et hommes d’affaires qui étaient de passage dans la région de Kootenay. Interdit aux touristes durant la Première Guerre mondiale, la Compagnie a loué l’hôtel au gouvernement fédéral en 1917 pour qu’il serve d’hôpital pour les soldats rentrés au pays.
Au début de la Deuxième Guerre mondiale, le CFCP a une fois de plus mis tout son réseau au service de l’effort de guerre des Alliés. Sur terre, le CFCP a transporté 307 millions de tonnes de marchandises et 86 millions de passagers, y compris 150 000 soldats, près de 130 000 soldats rapatriés de l’Armée de terre et de l’Armée de l’air, ainsi que des milliers de marins.
En mer, le CFCP a envoyé 22 navires au combat; 12 ont été coulés, dont le plus grand paquebot de l’histoire du CFCP, l’Empress of Britain II, presque aussi gros que le Titanic.
Dans les airs, c’est le CFCP qui a été à l’origine de la création du « pont de l’Atlantique », qui a servi à convoyer des bombardiers vers la Grande-Bretagne. Le CFCP a aussi établi des écoles de pilotage et a permis l’accès à la zone stratégique du Grand Nord en créant les Lignes Aériennes Canadien Pacifique en 1942.
Le CFCP a réaménagé une grande partie de ses ateliers de Montréal et de Calgary pour y fabriquer des munitions, des canons navals et des chars d’assaut. Au tournant du Jour de la victoire sur le Japon, les ateliers du CFCP avaient construit 1 420 chars Valentine et 75 moteurs de corvette, de frégates et d’engins de débarquement, fabriqué plus de 600 composants mécaniques destinés à des navires militaires, 3 000 canons navals et 1 650 affûts d’artillerie navale, et mis au point 2 000 engins anti-sous-marins ainsi que 120 systèmes de télémétrie et de conduite de tir pour artillerie.
Montréal (Québec), vers 1942. Réf. : NS3003
Un machiniste au travail sur l’une des nombreuses pièces d’un char Valentine; à l’avant-plan, un collègue de travail répare des cloches de locomotive à vapeur. La production de chars « Valentine » de la Deuxième Guerre mondiale et la réparation de locomotives allaient de pair aux ateliers Angus du Chemin de fer Canadien Pacifique, à Montréal.
Sudbury (Ontario), 1943. Réf. : NS4760
Durant la Deuxième Guerre mondiale, tant d’hommes s’étaient engagés dans l’armée que des centaines de femmes se sont portées volontaires pour occuper une variété d’emplois liés à l’exploitation quotidienne d’un chemin de fer, en particulier dans les domaines de l’exploitation, des services mécaniques, de l’entretien de la voie et des communications. Au terminal de locomotives de Sudbury, des employées du CFCP, Myrtle Pearson et Julia Patrash, nettoient des locomotives entre deux parcours, tâche traditionnellement accomplie par des hommes.
La production de guerre a marqué la fin de la Grande Crise et a fourni des emplois à de nombreux employés du CFCP qui avaient été mis à pied. Alors que le débat sur la conscription faisait rage au Canada, sur le front intérieur, la Compagnie a aussi fourni des emplois aux enfants d’employés du CFCP qui souhaitaient participer à l’effort de guerre.
Le CFCP a également accueilli les deux conférences historiques de Québec, tenues au Château Frontenac en 1943 et en 1944. C’est là, en 1943, que Churchill et Roosevelt ont préparé l’invasion du jour J, qui allait changer le cours de la Deuxième Guerre mondiale.
Québec (Québec), 1943. Réf. : WAR110
À deux occasions durant la Deuxième Guerre mondiale, le gouvernement canadien a réquisitionné le Château Frontenac, hôtel du Canadien Pacifique, afin qu’il serve de quartier général pour les rencontres du président Roosevelt des États-Unis et du premier ministre Churchill de la Grande-Bretagne afin qu’ils discutent de la stratégie des Alliés. Plusieurs importantes décisions ont été prises durant la première conférence de Québec, en 1943, notamment la sélection de la région de Normandie, en France, comme lieu de débarquement pour envahir l’Europe occupée par l’Allemagne, en juin de l’année suivante.
Québec (Québec), 1944. Réf. : WAR104
En 1943 et 1944, la Citadelle de Québec et le Château Frontenac se sont démarqués comme lieux de deux conférences de guerre. Avec en arrière-scène l’imposant Château Frontenac et le puissant fleuve Saint-Laurent, William Lyon Mackenzie King, premier ministre du Canada, Franklin D. Roosevelt, président des États-Unis, et Sir Winston Churchill, premier ministre de la Grande-Bretagne, posent pour les médias durant la conférence de 1944, entourés de leurs chefs d’état-major.
1941. Réf. : WAR75-2
Au début des années 1940, des membres de l’une des unités de Précautions contre les raids aériens (P.R.A.) du CFCP organisent une présentation mobile de leur contribution à la défense civile. Les unités P.R.A. ont été mises sur pied au début de la Deuxième Guerre mondiale pour protéger le public voyageur ainsi que le personnel et les biens et matériaux de la Compagnie en cas de raid de bombardement par des avions ennemis. En prévision de telles attaques, de l’équipement de lutte contre l’incendie, des fournitures médicales et d’autres fournitures et matériel d’urgence étaient stockés dans des endroits stratégiques à l’échelle du réseau. Partout au pays, plusieurs milliers d’employés ont reçu une formation en évacuation d’immeuble, en premiers soins, en entretien et réparation de services de communications, électriques et sanitaires, et en extinction de bombes incendiaires.
Mer Méditerranée, 1942. Réf. : NS863
En août 1942, le Princess Marguerite du B.C. Coast Steamship Service du CFCP a coulé dans la Méditerranée, quarante-neuf minutes après avoir été torpillé par un sous-marin allemand alors qu’il transportait des troupes de Port-Saïd à Chypre. Quatorze des vingt-deux navires du Canadien Pacifique en service durant la Deuxième Guerre mondiale ont été coulés par l’ennemi ou durant des incidents connexes, y compris le paquebot de ligne Empress of Britain de 42 000 tonnes, navire-major de la flotte de la Compagnie et le plus gros navire civil perdu durant le conflit.
Montréal (Québec), vers les années 1940. Réf. : A17411
Un groupe de soldats canadiens regroupés aux pieds du monument aux morts, à la gare Windsor de Montréal, possiblement en attendant le départ vers un « port de mer de l’Atlantique oriental » non identifié, en route vers la guerre en Europe. Plus de 20 000 dirigeants et employés de la Compagnie, soit un quart de l’effectif, se sont portés volontaires pour le service actif durant la Deuxième Guerre mondiale.
Alors que s’achevait la construction du chemin de fer, la direction du CFCP a cherché à accroître ses revenus le plus rapidement possible en ajoutant d’autres services qui tireraient parti du chemin de fer. D’autres activités – messageries (livraison de colis), télégraphe, hôtels, voitures-lits et voitures-restaurants – se sont ajoutées, soit comme services du CFCP, soit comme entreprises distinctes.
La Compagnie a fait l’acquisition de petits embranchements ou de chemins de fer concurrents pour accroître l’empreinte du CFCP et ainsi étendre la portée de tous les services de chemin de fer.
innovation et diversification
1897. Réf. A14054
Grande activité au bureau et au hangar de marchandises du Toronto, Hamilton & Buffalo Railway (TH&B), rue Walnut, en 1897. Pour avoir accès aux lucratifs marchés du sud de l’Ontario et pouvoir entrer aux États-Unis par Buffalo, le CFCP a acquis une participation de 27 % dans le TH&B en 1895, avant de racheter le reste des actions, détenues par Conrail, en 1977.
London, UK. Réf. A14054
Fourgon affichant une publicité du Canadien Pacifique à Trafalgar Square, à Londres.
Ce fourgon annonce le « plus grand réseau de transport du monde » pour promouvoir le Canada à l’étranger. Le CFCP a déployé plus d’efforts pour promouvoir le Canada que le gouvernement canadien durant les années qui ont précédé la Première Guerre mondiale.
Les navires à vapeur ont joué un rôle important dans l’histoire du CFCP. Non seulement ont-ils servi à transporter des matériaux aux chantiers de construction sur les rives de fleuves, de rivières et de lacs, ils reliaient aussi différents endroits le long du chemin de fer durant sa construction.
Des trains circulaient de Toronto à Owen Sound, où les passagers s’embarquaient sur un navire du CFCP, pour ensuite débarquer à Fort William (Thunder Bay) avant de poursuivre leur voyage en train.
Une fois le chemin de fer achevé, le CFCP a d’abord affrété, puis construit ses propres vapeurs à passagers pour relier l’Orient.
Ces navires modernes et élégants avaient des noms commençant par « Empress ». En 1891, le CFCP a choisi un nouveau nom pour ses services de navires à vapeur : la Canadian Pacific Steamship Company. Les voyages à destination et au départ de l’Orient, de même que le fret comme le thé et la soie, étaient une importante source de revenus, auxquels s’ajoutaient les contrats avec la Royal Mail. Le service transatlantique de passagers a été lancé en 1903, et de nombreux immigrants ont fait l’aller simple de l’Europe vers le Canada à bord de navires du CP.
De la fin des années 1880 jusqu’après la Deuxième Guerre mondiale, la Compagnie était le plus important exploitant canadien de navires à vapeur dans l’Atlantique et le Pacifique.
Port Arthur (Ontario), 1885-1890. Réf. A23631
C’est en Écosse, en 1883, que le Canadien Pacifique a fait construire le vapeur Athabaska, ici à Port Arthur, en Ontario, et ses deux bâtiments frères, l’Algoma et l’Alberta. L’année suivante, ils ont inauguré le service des Grands Lacs de la Compagnie, transportant des passagers et du fret entre Owen Sound et la tête des Grands Lacs, trois fois par semaine. Durant les deux premières saisons, des matériaux de construction du chemin de fer occupaient une grande partie de l’espace de chargement, le temps d’achever la voie au nord du lac Supérieur qui devait relier le réseau ferroviaire de la Compagnie à l’ouest et les provinces de l’Est.
1891. Réf. NS2156
Lors de son voyage inaugural en 1891 à destination de Vancouver, en Colombie-Britannique, le vapeur Empress of India du CP transportait 131 passagers et un précieux chargement de thé et de soie. Ce navire de 5 905 tonnes de jauge a été le premier navire océanique du CP. Cet événement a confirmé la place de la Compagnie, et du Canada, parmi les grands acteurs du commerce transpacifique en pleine expansion entre l’Amérique du Nord et l’Extrême-Orient.
Colombie-Britannique, 1914-1930. Réf. NS12126
Pouvant accueillir jusqu’à 500 passagers, le vapeur à une roue Sicamous du B.C. Lake & River Service a été lancé en 1914 au chantier naval du Canadien Pacifique à Okanagan Landing. Pendant plus de 22 ans, ce navire a été une image familière sur le lac Okanagan. Après qu’il a été désarmé, la municipalité de Penticton, en Colombie-Britannique, en a fait l’acquisition pour la collection d’un musée maritime.
Hong Kong, vers 1927. Réf. A16943
Les vapeurs Empress of Australia et Empress of Canada du Canadien Pacifique partagent un appontement au quai de Kowloon, à Hong Kong. Pendant 50 ans, ce port a été un important terminal pour les navires « Empress » du Pacifique. C’est là qu’on les mettait en cale sèche pour leur remise en état annuelle.
1931. Réf. NS22046
Navire-major de la flotte du Canadien Pacifique après sa mise en service à l’été de 1931, l’Empress of Britain de 42 348 tonnes de jauge a coûté plus de 10 millions de dollars à construire. Avec ce navire, la Compagnie voulait maintenir sa compétitivité sur les marchés des croisières transatlantiques et hivernales. Le « Britain » pouvait recevoir jusqu’à 1 900 passagers et membres d’équipage. Mesurant 760 pieds de long, il était le plus grand navire à vapeur en service sur la route de l’Atlantique Nord entre le Canada et l’Europe. En 1939, le gouvernement britannique l’a réquisitionné pour transporter des troupes pendant la guerre. En route vers la Grande-Bretagne durant son cinquième voyage comme navire de transport militaire, il a été intercepté par des forces ennemies au large de la côte de l’Irlande et a coulé, le 28 octobre 1940.
Lorsque les compagnies aériennes ont ravi aux vapeurs le marché des voyages intercontinentaux, CP Ships a recentré ses activités sur l’expédition de marchandises et commencé le service d’expéditions conteneurisées en 1964.
En 1984, le CP a été cofondateur de Canada Maritime, compagnie d’expédition par conteneur. Sa stratégie de croissance consistait à acquérir de petites compagnies de navigation pour les intégrer dans une entreprise beaucoup plus grande. En 2001, le CP a scindé ses activités et CP Ships est devenue une entreprise distincte.
Réf. NS800
Le Beaveroak, premier navire du CP conçu pour transporter des marchandises conteneurisées, est entré en service en 1965 entre l’Europe et le Canada. En 1970, ce navire a été allongé, ce qui a triplé sa capacité de transports de conteneurs. Il a été rebaptisé CP Ambassador et affecté au service entre l’Angleterre et le port à conteneurs de l’Anse-au-Foulon, près de Québec.
Réf. NS2694
Lancé en 1966, le Lord Mount Stephen de 71 000 tonnes de port en lourd a été le premier d’une flotte de navires de grande capacité construits pour la Canadian Pacific (Bermuda) Limited, filiale en propriété exclusive constituée par la Compagnie en 1964 pour posséder et exploiter des vraquiers de haute mer servant au commerce international. Ce nouveau navire-citerne a été affrété par la Shell Petroleum Company pour transporter du pétrole brut du golfe Persique au Japon.
Au début des années 1940, le CFCP a fait l’acquisition de dix compagnies aériennes de brousse, la dernière de celles-ci étant Canadian Airways en 1942, pour établir Canadian Pacific Air Lines. Des Canadair C4 Argonaut, des DC3, puis des DC6 ont été les principaux avions utilisés durant la première décennie d’activités. Puis, en 1958, la compagnie aérienne a remplacé plusieurs de ces avions par des Bristol Britannia turbopropulsés.
La Compagnie est passée à l’ère des avions à réaction en 1961 avec l’arrivée de trois Douglas DC8. Ces avions sont devenus la norme pour la flotte durant les années 1960 et le début des années 1970. En 1968, Canadian Pacific Air Lines a été rebaptisé CP Air.
L’établissement de la route polaire vers l’Extrême-Orient depuis la base de CP Air à Vancouver allait devenir la pierre angulaire de cette compagnie aérienne.
Grâce à de grands avions comme les Boeing 737 et 747, la Compagnie a commencé à offrir des vols vers Amsterdam, l’Australie, Tokyo, Hong Kong et Shanghai, ainsi que de nouvelles destinations en Grèce, au Portugal, au Pérou, en Argentine et au Mexique.
Pacific Western Airlines, basée à Calgary, a acheté CP Air en 1987. La fusion des deux compagnies a donné naissance à Canadian Airlines. En 2000, Air Canada a fait l’acquisition de Canadian Airlines et fusionné les activités des deux compagnies.
Vers 1946. Réf. NS8686
Les hydravions à coques « Canso » servaient à la patrouille maritime de longue portée durant la Deuxième Guerre mondiale. Canadian Pacific Airlines a acquis quatre de ces avions de la Corporation des biens de guerre en 1945-1946. Pendant plusieurs années, ils ont desservi des localités côtières en Colombie-Britannique à partir de Vancouver. On attribue même à l’un de ces hydravions la destruction d’un sous-marin allemand durant la bataille de l’Atlantique, en 1944.
1955. Réf. NS262522
Le Douglas DC-6 est entré en service à Canadian Pacific Airlines en 1953. Il effectuait les vols transpacifiques du Canada vers l’Australie et Hong Kong. En plus d’assurer ces services, ce type d’avion a également inauguré les vols à destination du Pérou la même année, des Pays-Bas en 1955 et du Portugal en 1957. Le DC-6 a été le dernier des avions à moteurs à pistons acquis par la Compagnie. En 1958, la Compagnie l’a remplacé par le Bristol « Britannia » turbopropulsé sur ses routes internationales. Ce dernier a été lui-même remplacé trois ans plus tard par l’avion à réaction Douglas DC-8.
Dans le cadre de son contrat avec le gouvernement du Canada pour construire un chemin de fer transcontinental, le CFCP s’est vu concéder 25 millions d’acres ainsi que les droits miniers pour ces terres.
En décembre 1883, alors qu’ils cherchaient de l’eau à Langevin, en Alberta, à environ 35 milles à l’ouest de Medicine Hat, des employés du CFCP ont découvert du gaz naturel qui s’échappait du puits. Malheureusement, deux employés ont été blessés par l’explosion et l’incendie qui a suivi. L’année suivante, on a foré un autre puits et utilisé son gaz naturel pour chauffer la gare et un bâtiment de repos adjacent. Cela a été la première utilisation documentée de gaz naturel comme source de chauffage au Canada.
En 1958, le CFCP a établi la Canadian Pacific Oil and Gas (CPOG), filiale à laquelle il a transféré toutes les terres portant des titres miniers.
En 1971, la CPOG a fusionné avec Central-Del Rio Oils pour former PanCanadian Petroleum. L’un des premiers projets de cette nouvelle société a été d’exploiter le gaz peu profond dans le sud de l’Alberta. PanCanadian est devenu le plus important producteur indépendant de pétrole brut et de gaz naturel au Canada.
En 2001, le CP a scindé les activités de PanCanadian. En 2002, celle-ci a été fusionnée avec l’Alberta Energy Company pour former Encana, l’une des plus grandes sociétés d’énergie indépendantes en Amérique du Nord.
Près de Medicine Hat (Alberta). Réf. A37360
En décembre 1883, une équipe de construction du CFCP cherchait des sources d’eau pour approvisionner les locomotives à vapeur de la Compagnie, lorsqu’elle a découvert par accident du gaz naturel à la voie d’évitement Langevin, à environ 35 km à l’ouest de Medicine Hat, en Alberta. Cette découverte a marqué le début de l’industrie pétrolière dans l’Ouest canadien. Le CP a établi un Service des ressources naturelles en 1912 pour gérer les concessions de terrain de la Compagnie et les ressources naturelles qu’ils contenaient, dont le bois d’œuvre, le pétrole, le gaz et les droits miniers.
Alberta Réf. NS21911
En décembre 1883, alors qu’ils cherchaient de l’eau à Langevin, en Alberta, des employés du CFCP ont découvert du gaz naturel qui s’échappait du puits. Le chemin de fer a été le premier au Canada à découvrir et à exploiter le gaz naturel comme carburant de chauffage. Le CFCP a établi son Service des ressources naturelles en 1912 et incorporé la Canadian Pacific Oil and Gas en 1958, qui est devenue PanCanadian Petrolem en 1971.
Le CFCP s’est lancé dans le secteur minier, non pas par volonté, mais plutôt par nécessité.
Le propriétaire de la fonderie originelle à Trail, en Colombie-Britannique, détenait également les lignes de chemin de fer dans la région – lignes que le CFCP voulait à tout prix contrôler. Fredrick Augustus Heinze, propriétaire de la fonderie, voulait céder l’ensemble de ses activités dans la région. Or, il ne voulait pas vendre la fonderie et ses autres actifs séparément du chemin de fer. C’était donc tout ou rien. Le CFCP a acquis les actifs de M. Heinze en 1898 et, pendant les 88 années suivantes, a été un important acteur dans l’industrie minière canadienne.
Ref: NS21911
In December 1883, while searching for water at Langevin AB , CPR employees discovered natural gas rushing out of the well tube. The railway became the first in Canada to discover and develop the use of natural gas as a source for heating fuel. CP formed its Department of Natural Resources in 1912, incorporated Canadian Pacific Oil and Gas in 1958 which became PanCanadian Petroleum Ltd. in 1971.
Au cours des deux années qui ont suivi l’acquisition des actifs de M. Heinze, le CFCP a doublé la capacité de la fonderie et l’a fusionnée avec des mines locales pour former une seule société avec une seule équipe de direction, la Consolidated Mining and Smelting Company of Canada (renommée Cominco en 1966).
Cominco a pris de l’expansion au cours des décennies suivantes en acquérant des mines ou des sociétés extractives non seulement au Canada, mais aux États-Unis, en Espagne, en Australie et ailleurs. Cominco a été vendue à d’autres sociétés en 1986. Elle appartient aujourd’hui à Teck Resources, basée à Vancouver.
Près de Rossland (Colombie-Britannique). Réf. NS16902
Découverte en 1890 près de Rossland, en Colombie-Britannique, la mine Centre Star a été l’une des concessions minières originelles qui ont donné naissance à l’industrie métallurgique dans la région de West Kootenay au milieu des années 1890. Le CFCP a fait l’acquisition de plusieurs de ces propriétés en 1898 et établi ce qui est devenu plus tard la Consolidated Mining & Smelting Company. Renommée Cominco Limited en 1966, elle a été vendue à d’autres sociétés en 1986.
Dans l’industrie minière, séparer le minerai de la gangue représente l’un des principaux coûts. La direction de Cominco a compris que pour maintenir la rentabilité de la société après le boom des produits de base de la Première Guerre mondiale, il fallait réduire les coûts.
Cominco a embauché Randolph William Diamond, métallurgiste renommé de l’Ontario, pour diriger les activités de broyage du minerai de la compagnie et pour trouver la meilleure solution pour séparer le minerai valorisable de la gangue.
Une équipe de chercheurs dirigée par M. Diamond a mis au point un nouveau processus de séparation du minerai appelé « flottation différentielle par mousse », processus qui allait complètement révolutionner l’industrie minière. La flottation différentielle permet aux minéraux de « flotter » en se fixant à des bulles produites dans certains mélanges de produits chimiques et d’huiles. Ces bulles forment une mousse en surface que l’on peut écumer afin de séparer le minerai du reste du mélange. Ce processus a été un grand pas en avant pour la compagnie.
En 1923, Cominco Ltd. avait établi la toute première opération à grande échelle de flottation différentielle. Cette réussite l’a propulsée au premier rang des sociétés minières canadiennes.
La charte de 1881 du Canadien Pacifique assurait à l’entreprise la possibilité de créer un service de télégraphie et de téléphone.
Le téléphone venait à peine d’être inventé, mais le télégraphe était bien établi comme mode de communication rapide sur de grandes distances. La vente de ce service permettrait au chemin de fer de compenser les coûts de construction et d’entretien de lignes télégraphiques et des poteaux, dont le CFCP avait lui-même besoin pour réguler ses trains.
En 1882, un service de télégraphie distinct a été établi au CFCP, et en 1886, pour la toute première fois, un message télégraphique a été transmis de l’Atlantique au Pacifique sur un réseau entièrement canadien.
Facturés au mot, les télégrammes étaient un service de transmission de messages coûteux, mais essentiel pour les entreprises. Recevoir un télégramme personnel donnait au destinataire un air d’importance. Dans les grandes villes, des porteurs à bicyclette livraient des télégrammes et recueillaient les réponses. Dans les petites localités, le chef de la gare locale voyait à cette tâche moyennant une commission.
De nos jours, quand on parle d’entreprise de livraison de colis ou de messageries, on pense à FedEx, entre autres. Or, jusqu’au milieu du XXe siècle, le marché de la livraison de colis était pratiquement le monopole des compagnies de chemin de fer.
La Dominion Express Company a été fondée en 1873 et acquise par le CFCP en 1884. Elle a changé de nom, devenant la Canadian Pacific Express Company, en 1926.
Toutes sortes de petits envois pouvaient se trouver à bord de wagons de messageries : colis commerciaux, articles personnels pour un parent et marchandises achetées par catalogue. Les wagons frigorifiques transportaient de la crème, du beurre, des volailles, des œufs, du poisson et des fruits de mer. Il y avait même des wagons spéciaux pour transporter des automobiles, des chevaux et des bêtes d’élevage primées pour des expositions.
Les mandats-poste étaient un marché important pour le CFCP. À une époque où les cartes de crédit et Internet n’existaient pas, les mandats-poste étaient un moyen sûr d’envoyer des fonds à des endroits lointains.
On se rendait souvent à la gare ferroviaire la plus proche lorsque l’on devait envoyer de l’argent. Les chemins de fer transportaient souvent de l’or, de l’argent, des bijoux et de l’argent liquide à bord de wagons de messageries protégés par des gardes armés.
À son apogée, la filiale Canadian Pacific Express gérait plus de 8 900 agences au Canada et partout dans le monde.
Les services de messagerie ferroviaires ont commencé à perdre du terrain dans les années 1960 par suite de la montée du camionnage et du déclin des trains de voyageurs, dont les wagons de messageries faisaient partie.
Liverpool (Royaume-Uni) Réf. NS9016
Des camions de la Dominion Express Company livrent des marchandises au quai de Liverpool pour expédition à bord d’un navire de type Minnedosa de la flotte atlantique du CP. La compagnie de messagerie, filiale en propriété exclusive du CP, mais exploitée et administrée séparément, gérait plus de 8 900 agences partout dans le monde.
Près de Hope (Colombie-Britannique). Réf. NS7865
Les tunnels Quintette de l’ancien chemin de fer Kettle Valley Railway.
Les efforts considérables déployés par le chemin de fer Kettle Valley Railway pour franchir la rivière Coquihalla, dans le sud de la Colombie-Britannique, illustrent à merveille les difficultés que présentait la construction de chemin de fer en relief montagneux. Sur une distance de moins de 1 800 pieds, on a dû construire pas moins de quatre tunnels et deux ponts pour franchir le canyon Coquihalla entre Othello et Hope. Cet endroit, qui fait aujourd’hui partie de la Coquihalla Canyon Recreation Area, comprend un sentier de randonnée ouvert au public.
Mont MacDonald (Colombie-Britannique), 1913-1916. Réf. NS3672
Forage de trous pour placer des charges d’explosifs durant l’excavation du tunnel Connaught du CFCP. Ce tunnel de 5 milles (8 km) de long traverse le mont MacDonald de la chaîne Selkirk, en Colombie-Britannique. Achevé en 1916, ce tunnel est toujours en service à ce jour.
BR223
Les tunnels hélicoïdaux, situés à 50 milles à l’ouest de Banff, comprennent deux courbes de raccordement qui se croisent pour réduire la pente. Inaugurés le 1er septembre 1909, ces tunnels ont été construits pour remplacer une section à forte pente de la voie surnommée « The Big Hill », d’une déclivité de 4,5 %.
Voici comment ils fonctionnent : un train quitte Field vers l’est (au bas de l’illustration) et franchit la rivière Kicking Horse pour emprunter le premier tunnel hélicoïdal. La voie vire à gauche et monte à l’intérieur de la montagne sur une distance de 891 mètres, et en ressort 15 mètres (50 pieds) plus haut. Le train franchit alors de nouveau la rivière Kicking Horse et emprunte le second tunnel, de 991 mètres de long, à droite sur l’illustration. Le train effectue une autre boucle, en ressort 17 mètres (56 pieds) plus haut, et continue jusqu’au sommet du col Kicking Horse.
Près du col Rogers (Colombie-Britannique), 1984. E5715-22
Tunnel du mont MacDonald
En 1982, le CP a entrepris des travaux de construction qui allaient permettre à des trains plus longs et plus lourds d’emprunter facilement le col Rogers. Ce projet, qui comprenait un viaduc de 1 229 mètres de long, un premier tunnel de 1,9 km, et un second tunnel de 14,7 km, a été achevé à la fin des années 1980.
Cet exploit d’ingénierie contemporain est le plus long tunnel dans l’hémisphère occidental.
Haut : vers 1886. Réf. A8022 Bas : vers 1888. Réf. NS25985
Image du haut (A8022).
Un train de voyageurs du CFCP sur le pont de chevalets Horseshoe.
Image du bas (NS25985).
Au printemps de 1885, on a commencé à construire la plus imposante structure à ce jour, le pont Mountain Creek du CFCP. Construit à partir de plus de deux millions de pieds-planche de bois d’œuvre, ce pont mesurait 50 mètres (164 pieds) de haut et 331 mètres (1068 pieds) de long. Cette photo montre la locomotive SD 2-8-0 de classe Brown no 403 fabriquée aux « nouveaux ateliers » du Canadien Pacifique à Montréal en décembre 1886. Elle a été affectée au service de voyageurs transcontinental entre Donald et Revelstoke, en Colombie-Britannique, à la fin du XIXe siècle.
Sous la gouverne de William Stinson, président du Conseil et chef de la direction, mais aussi cheminot du CP de quatrième génération, le CP s’est recentré sur ses activités de base.
Dans cette optique, le CP a étendu son réseau ferroviaire en 1990 en devenant propriétaire unique de la compagnie ferroviaire Soo Line, dans le Midwest des États-Unis. Le CP était actionnaire majoritaire de cette compagnie depuis les années 1890. En 1991, le CP a fait l’acquisition du chemin de fer Delaware and Hudson Railway (D&H) en faillite. Il obtenait ainsi l’accès aux ports du nord-est des États-Unis.
En vue d’accroître la valeur pour ses actionnaires, le Canadien Pacifique a scindé les activités de ses cinq filiales, qui sont devenues des entreprises indépendantes le 3 octobre 2001. Aujourd’hui, le Canadien Pacifique est une société publique entièrement indépendante dont les actions se négocient aux grandes Bourses de Toronto et de New York.